Recrutement
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Le CPE a été enterré lundi par Jacques Chirac, qui a décidé de le remplacer par un dispositif en faveur des jeunes en difficulté.
Les syndicats et la gauche ont salué une "grande victoire", en regrettant, tout comme l'UDF François Bayrou, "deux mois de gâchis".
"Au-delà des mots, c'est bien d'une abrogation qu'il s'agit", s'est réjoui le dirigeant socialiste François Hollande, évoquant la "triste aventure du CPE" et "l'entêtement de l'exécutif".
Le Premier ministre, qui a bataillé jusqu'au bout pour empêcher la disparition du CPE, a prononcé lui-même l'acte de décès en invoquant son souci de préserver "l'unité de la majorité", laminée par des semaines de crise.
"Les conditions nécessaires de confiance et de sérénité ne sont réunies ni du côté des jeunes, ni du côté des entreprises pour permettre l'application du contrat de première embauche", a-t-il concédé à l'issue d'une nouvelle réunion à l'Elysée.
L'article 8 de la loi sur l'égalité des chances, qui créait le CPE, sera remplacé par "un dispositif en faveur de l'insertion professionnelle des jeunes en difficulté", et non plus à l'ensemble des moins de 26 ans, a annoncé l'Elysée.
Le président Jacques Chirac a pris sa décision après avoir examiné la proposition élaborée par la majorité parlementaire, qui a travaillé à sa demande pendant dix jours à la mise au point d'un délicat scénario de sortie de crise.
"Les conditions nécessaires de confiance et de sérénité ne sont réunies ni du côté des jeunes, ni du côté des entreprises pour permettre l’application du contrat première embauche". Cela a été le constat pris par Dominique de Villepin suite aux échanges entre les parlementaires Bernard Accoyer et Josselin de Rohan, d’une part, et les organisations étudiantes et lycéennes, d’autre part.
En conséquence, des "mesures en faveur de l’insertion professionnelle des jeunes les plus en difficulté" se substitueront à l’article 8 de la loi pour l’égalité des chances.
Le gouvernement souhaite engager une discussion « sans a priori » avec les partenaires sociaux. Cette discussion reprendra les grands chantiers annoncés lors de la conférence de presse mensuelle du jeudi 6 avril qui ont pour enjeux la "sécurisation des parcours professionnels, la précarité et l’insertion des jeunes dans l’emploi".
Où l'auteur règle ses comptes suite à un traumatisme de jeunesse.
Le CPE occupe une grande partie de l'actualité et entraîne "grèves" et "blocages" en série dans les établissement d'enseignement. Je reviens dans un instant sur la présence de guillemets.
Le feu a été mis aux poudres par la création du CPE par la loi de lutte contre les discriminations, adoptée par le parlement et en cours d'examen par le Conseil constitutionnel. Notons au passage que cette loi est bien la seule qui soit en train de passer un examen en ce moment (rires enregistrés). Ce contrat ne figurait pas dans le projet de loi initial, il a été ajouté par un amendement gouvernemental.
Commençons par quelques considérations politiques : bien sûr que l'ampleur du mouvement actuel n'est pas dû à ce qu'est le CPE lui même, mais par ce qu'il représente : une sorte de symbole de capitulation devant la précarité, une mesure ressentie comme libérale, ce qu'elle n'est pas, de même que les sondages qui montrent qu'une majorité de français sont pour un "retrait" du CPE ne montre pas une désapprobation de l'opinion sur cet article de loi, mais une volonté du retour à l'ordre. Ajoutons à cela l'opportunité saisie par l'opposition de se refaire une unité à bon compte sur le dos du gouvernement, et un mécontentement plus légitime des syndicats représentatifs, et voici la recette de l'indigeste ratatouille que nous a concocté le premier ministre et qui met le feu à une librairie, quelques voitures, et voit le parc informatique de l'EHESS inopinément réduit. Bref, un gâchis.
Le scénario de l'après-CPE devrait se dessiner dans les prochains jours. Les parlementaires UMP chargés de la sortie de crise du CPE, pressés par le calendrier, pourraient divulguer dès lundi la nouvelle proposition de loi sur l'emploi des jeunes. Les représentants des anti-CPE ont donné jusqu'au 17 avril, date de départ en vacances des députés, pour proposer un nouveau texte. «Durant tout le week-end», les présidents de groupe à l'Assemblée nationale et au Sénat, Bernard Accoyer et Josselin de Rohan, ainsi que les rapporteurs du texte Egalité des chances, le député Laurent Hénart et le sénateur Alain Gournac vont plancher sur la rédaction de cette nouvelle proposition, en relation avec Jean-Louis Borloo (Cohésion sociale) et Gérard Larcher (Emploi), selon une source sitée par l'AFP.
Il s'appelle Léa et a vu le jour en 2005. Sa maison mère, la société e-manation, propose aux entreprises des solutions de flux de CV, courriers, e-mails, formulaires. En 5 à 10 jours, Léa permet de façon très simple d’adapter un système de gestion de candidature informatisé à l’anonymisation. « A partir du moment où l’on est capable de tout extraire d’un document, on peut sélectionner les parties qui doivent être cachées, explique Lucie Delahaye, responsable marketing d’e-manation. Mais il est indispensable d’avoir une division des tâches entre celui qui sélectionne et celui qui convoque. » Les documents originaux sont conservés par une personne. Le nouveau document constitué à partir du CV du candidat sera transmis au recruteur.
Les caractères des données personnelles sont remplacés par des caractères joker et la photo par une image vide. Le recruteur trie les CV anonymes et fait son choix. Ce n’est qu’après l’envoi de la réponse que l’anonymat est levé.
Après avoir équipé le cabinet Alain Gavand Consultants, la société est en pourparlers avec d’autres entreprises. « Certaines nous commandent un logiciel de flux de CV classique, et nous demandent si l’on peut adapter ce produit à l’anonymisation », précise Lucie Delahaye. D’autres éditeurs de logiciels comme Taleo ou I-Grasp ont également pris le train du CV anonyme en marche.
Du côté des candidats...
Envoyer un CV déjà anonyme? Pour respecter la loi et obliger les entreprises à garder l'anonymat des CV reçus, il serait préférable de prendre des dispositions avant leur envoi. Surtout s'ils sont expédiés à d'autres destinataires que les services RH - managers sur le terrain par exemple. Modifier son CV dans cette optique peut être déstabilisant, après des décennies d'habitudes bien ancrées. Mais attention cependant: la loi contraint uniquement l'entreprise, pas les candidats... Et il ne faut pas cacher son identité au point de ne plus pouvoir être recontacté!
Repenser son e-mail: si la plupart des progiciels de gestion prendront comme critère distinctif l'e-mail du candidat, inutile de continuer à en indiquer un sous le principe «nom.prenom@youpla.fr», bien trop explicite. Ce nouveau contexte légal va conduire à utiliser des adresses différentes, de type «abc@youpi.fr» ou «toto47@boum.com». Plus sobrement et pour éviter d'être pris pour un spammeur, mieux vaudra cependant se doter d'un e-mail sur le modèle «tg-recrutement@mail.fr».
Repenser sa présence web: à l'heure où les recrutements arpentent de plus en plus des forums, réseaux sociaux, blogs, il faut contrôler sa communication sur le web. En évitant déjà d'être trop facilement repérable: attention à ne pas laisser son identité complète à certains endroits, car les recoupements sont assez aisés. Les recruteurs ne sont pas nécessairement pressés et savent se servir du web pour se documenter! L'exercice a cependant ses limites: s'il est facile de masquer l'identité d'un CV en ligne, quid des blogs? La majorité des personnes ne tiennent d'ailleurs pas forcément à leur anonymat. «La discrimination est avant tout une dynamique de groupe, et la responsabilité n'est donc pas sur les seules épaules des recruteurs», pondère Stephane Philip, directeur d'E-manation.
Repenser sa façon de postuler: beaucoup de candidats font des envois de masse réguliers à tout le carnet d'adresse d'une entreprise, sans discernement, dans l'espoir de multiplier leurs chances. Se renseigner au préalable par téléphone, ou en consultant le site web de l'entreprise recruteuse, ne sera pas inutile pour cibler un peu mieux sa demande, et éviter ainsi de subir un effet de rejet par "saturation". Voire de laisser passer des informations qui devraient rester anonymes, surtout si son CV ne l'est pas au départ.
Du côté des employeurs...
Organiser la réception du CV: toutes les entreprises ne disposent pas de service RH (ressources humaines) étoffé, avec assistants administratifs, responsables de réception des CV... Même si le texte de loi ne concerne pas tout le monde, comment dès lors faire en sorte de rendre les CV anonymes, par exemple dans des PME-TPE où le recruteur est à la fois le patron et le gestionnaire administratif? Stephane Philip se veut rassurant à ce sujet: «À partir de deux personnes, théoriquement, on peut le mettre en place! Par administratif, il faut entendre toute personne non impliquée dans le processus d'évaluation».